18 août 2006

Michael Moglia..aux camarades de RM21

Michaël Moglia
Secrétaire général de Rénover, maintenant
Membre du Conseil national
Le 18 août 2006

Mes cher(e)s camarades,


A quelques jours de notre assemblée d’été et de la tenue lors de celle-ci de notre assemblée générale, et un peu plus d’un mois après qu’Arnaud a annoncé son soutien à Ségolène Royal,
j’ai souhaité en quelques lignes vous faire part de mon sentiment face à cette nouvelle donne.

J’ai pris soin de ne pas m’exprimer depuis notre dernier conseil d’administration du 11 juillet, ni même n’ai donné suite aux sollicitations de camarades souhaitant connaître ma position.

Mais devant celles et ceux qui ne veulent pas voir le mouvement profond d’incompréhension voire de rejet provoqué par ce ralliement et face à d’autres qui semblent vouloir s’organiser autour de ce même refus, il m’a semblé utile de revenir sur un certain nombre d’éléments.

La candidature d’Arnaud à l’occasion de la désignation interne de notre candidat aux présidentielles était et reste, à mes yeux comme à ceux de l’immense majorité d’entre vous, une évidence. Refusant courageusement, aux cotés de Karine, Thierry et Christian de signer la synthèse lors du congrès du Mans, il allait de soi que les idées mises à l’écart de la synthèse devaient s’incarner dans une candidature.

Candidature espérée par de très nombreux militants socialistes et attendue par d’autres, de cette Gauche qui se désespère de notre Parti.
La non-synthèse nous coûtât cher. Nous en mesurions les conséquences notamment pour le NPS. Mais, face à ceux de nos camarades, qui contre toute attente, ont choisi de brader notre patrimoine commun, nous décidâmes de nous lancer dans cette belle aventure qu’est la construction de « Rénover, maintenant ».

Ce choix fût très vite celui de l’immense majorité des militants du NPS.
En quelques mois seulement, RM s’est imposé comme l’aile rénovatrice du Parti socialiste.
Fidèle à nos fondamentaux, le refus de la synthèse et le développement

de « Rénover, maintenant » permettaient politiquement et tout logiquement à Arnaud
de présenter sa candidature.
Son parcours, ses combats, son refus du traité constitutionnel européen,
tout ce qu’il représente l’y conduisaient également.

Pourtant, Arnaud a fait le choix de ne pas être candidat.
Cette décision m’attriste et attriste nombre d’entre vous.
Dans la lettre qu’il nous a adressée, il revient sur un certain nombre d’éléments
qu’il perçoit comme autant d’obstacles à sa candidature.
Les 30 parrainages imposés pour pouvoir concourir en font partie.

Nous aurions dû, dès ce critère envisagé,
ce nouveau mauvais coup porté à la démocratie interne du parti,
nous mobiliser pour combattre les manœuvres du Premier secrétaire.

Interdiction de projet présidentiel alternatif, impossibilité d’amender, travail d’éradication
des minoritaires aux législatives, modification de notre fonctionnement interne
en dehors de toutes nos règles statutaires ; petit à petit et d’année en année,
c’est bien la nature même du Parti que François Hollande est en train de changer
sans que jamais nous ne réagissions, à mon avis, à la hauteur des atteintes portées
à notre vie commune.

Je suis très régulièrement intervenu, lors de nos réunions de Direction nationale, pour demander que notre courant s’élève contre de telles pratiques. Je dois bien reconnaître que ces questions ont toujours été considérées comme annexes.

Ceci étant, la règle des 30 parrainages ne m’est jamais apparue comme celle qui devait être déterminante dans le choix ou non d’être candidat.
En effet, il est difficile de dire vers qui iront les signatures tant que nous ne saurons pas, au final, quels seront les candidats.

Oui, le choix d’Arnaud déboussole le courant et créé un profond malaise dans nos rangs.
Au-delà même de la candidate choisie,
c’est l’impression d’avoir été pris en otage par un choix individuel, qui aujourd’hui,
génère tant de critiques.

Et même s’il a pris soin, dans toutes ses expressions, de distinguer son choix de celui de
« Rénover, maintenant », il n’empêche, qu’en tant que leader, sa position
paraît nous engager collectivement.


Incompréhension sur le fond, critique sur la forme, légitimement, se sentant dépossédés
de tout pouvoir décisionnel, de nombreux camarades ont lancé des blogs, appels et autres pétitions. Il faut considérer cela comme un signe de vitalité et de bon fonctionnement démocratique de notre courant. Souvent pertinents, argumentés, reflétant les liens particuliers qui nous unissent à Arnaud, les contenus et les évolutions des messages et commentaires
de ces derniers jours me font désormais craindre pour la bonne tenue de nos débats à Fouras.

J’ai lu avec étonnement, une pétition, signée par de nombreux camarades, qui réclame la tenue d’une assemblée générale à Fouras alors même que celle-ci, statutaire, a toujours été prévue et qu’elle a d’ailleurs toujours eu lieu depuis que nous nous réunissons à Fouras.

L’organisation d’un conseil d’administration, précédent cette même AG, est présentée, sur un blog, comme une victoire alors que le principe en avait été arrêté, sur ma proposition, lors de notre précédent CA, le 11 juillet dernier à Paris.

Certains raccourcis ou débats simplificateurs voient le jour : la Direction nationale contre les militants, les parisiens contre les provinciaux ou les démocrates contre ceux qui ne le seraient pas, ceux qui ont raison contre tous les autres.

Nous savons tous que cela est bien plus compliqué, à la Direction nationale,
comme dans chacune de nos fédérations, et à tous niveaux de responsabilités,
les débats ont toujours eu lieu, les différents points de vue ont toujours pu s’exprimer,
Arnaud se portant systématiquement garant de notre liberté de ton et de parole.

Ces débats, comme ceux qui nous attendent à Fouras, n’ont jamais empêché
« Rénover, maintenant » de se structurer et de se développer
et ce, malgré les faibles moyens dont nous disposons.

Nous continuerons ce travail si nous veillons à préserver notre unité et cherchons, sans cesse,
ce qui nous rassemble plutôt que ce qui pourrait nous diviser, en respectant les points de vue
de chacun.
Ce respect vaut pour le débat qui nous anime actuellement et signifie qu’il n’est pas besoin, entre nous, d’utiliser des raisonnements peu convaincants ou pouvant apparaître comme provocateurs.

Je suis surpris par certains arguments avancés pour défendre le ralliement à Ségolène Royal. Faut-il chercher à convaincre untel ou untel que « l’important, c’est de battre la droite en 2007 », comme s’il existait un seul militant qui souhaite la victoire de Nicolas Sarkozy,
ou encore que Ségolène Royal « est une femme vraiment de gauche ».

Certains de ces arguments, trop entendus au Mans pour nous faire accepter la synthèse,
sont inacceptables vis-à-vis de celles et de ceux qui sont méprisés dans leur fédération
suite à leur refus d’être synthétisés.

Si nous avons chacun à l’esprit que l’unité doit prévaloir, si nous pensons que rien
ne serait pire que de vivre une nouvelle scission quelques mois après celle du Mans
et si nous sommes capables, les uns et les autres, de nous garder de tout excès
et perte d’objectivité, alors, dans ces conditions, nous pourrons continuer à avancer
de manière constructive.

Arnaud a « fait un pas, personnel mais déterminé » en direction de Ségolène Royal,
il est donc inutile d’espérer plus longtemps sa candidature.

Celle-ci redeviendrait possible, à mon sens, qu’en cas de défection de Ségolène Royal.

Restent alors trois possibilités :

- le courant accepte, à son tour, de soutenir Ségolène Royal.

Je ne le crois pas possible. C’est l’option qui apparaît la plus ravageuse dans nos rangs
à moins que certains ne soient prêts à voir partir bon nombre de nos présidents,
animateurs locaux et militants vers d’autres directions ?

- le courant décide de soutenir un candidat autre que celui soutenu par Arnaud.

Cette proposition, que certains formulent, me semble irréaliste et signerait, de facto,
la mort du courant.

Au vu des deux options précédentes, la troisième possibilité, que je proposerai
et défendrai à Fouras, consisterait à laisser les militants choisir individuellement
celui ou celle qui sera le (la) mieux à même de défendre les couleurs du PS lors des futures élections présidentielles.

Cette troisième option m’apparaît comme étant la plus acceptable pour tous,
celle qui préserve le plus notre avenir commun au sein de RM.

Le calendrier est très serré, quelques semaines seulement nous séparent de la désignation
du ou de la candidat(e) derrière lequel ou laquelle nous nous retrouverons tous
pour mener bataille.

Il me semble possible, durant cette période, de tenir le courant à l’écart de cette mascarade orchestrée par notre Premier secrétaire, qui, si nous n’étions pas vigilants, réussirait une nouvelle fois à diviser les minoritaires.


J’ai, en ce qui me concerne, et comme vous tous, profité de la période estivale, pour réfléchir, analyser la situation et prendre quelques décisions.

J’ai notamment décidé de ne pas soutenir la candidature de Ségolène Royal
à l’occasion de la désignation interne.

Je mesure les conséquences d’une telle décision et aurai à cœur, jusqu’à ce que le courant
ait fait son choix, de veiller comme Secrétaire général, au bon déroulement de nos débats
en ayant l’obsession de préserver, autant que possible, notre unité.

Je vous prie de croire, mes cher(e)s camarades, à ma sincère et fidèle amitié rénovatrice.

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1 Comments:

At 9:09 AM, Anonymous Anonyme said...

Jean Renvoie moi un mail avec ton numéro portable. L'ai perdu dans la bataille !!! Confirme horaire demain ,
Merci
Christine

 

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