12 août 2006

Les raisons du retrait d'Arnaud (A.Bachelay)


Les raisons du retrait de la candidature d’Arnaud Montebourg

Le principe d’une candidature d’Arnaud Montebourg a été débattu au sein de RM lors du CA du 18 juin dernier.



Le CA a apporté son soutien à Arnaud Montebourg s’il souhaite être candidat.

A partir de là 2 obstacles ont incité Arnaud Montebourg à renoncer à cette candidature.

Les 30 parrainages qui sont un obstacle-sur-mesure, érigé face à la candidature d’Arnaud Montebourg. Après avoir fait campagne auprès des “ parrains ”, le compteur est resté bloqué à 15. Et cela révèle des difficultés stratégiques sur notre capacité de rassemblement, dans le contexte actuel, au de-là de RM. Sauf à considérer que l’on est condamné à une candidature de témoignage.

Le 2ème élément, ce sont des obstacles plus personnels dont Arnaud nous a fait part lors du CA du 11 juillet. Chacun reconnait qu’il s’agit d’une décision difficile et les raisons invoquées par Arnaud mérite le respect dû à celui qui depuis plusieurs années déjà est en 1ère ligne pour défendre nos convictions communes. Je crois qu’il faut respecter sa décision de retirer cette candidature. Choix difficile mais respectable.

A ce sujet je voudrais dire un mot sur des initiatives “ spontanées ” et marginales qui ont pu surgir.


Si leur objectif est de dénoncer le fonctionnement du Parti et le système inique des 30 parrainages soit. Nous avons tous été choqués même si la décision prise en convention nationale est légale.
S’il s’agit de faire pression sur Arnaud Montebourg, la méthode est pour le moins contestable. D’ailleurs j’ai noté qu’au sein du CA de RM 75, qu’une majorité de camarades n’approuvaient pas ces méthodes, reconnaissant qu’il s’agissait d’une décision politique ET personnelle.

Quelle participation à la campagne pour l’investiture du candidat du PS

La question de l’élection présidentielle est obsédante et, nous n’avons cessé de le répéter, elle est mortifère pour le débat démocratique. Surtout au sein de notre Parti.


Néanmoins, en tant que groupe politique à l’intérieur, critique et lucide sur le fonctionnement du PS et des institutions, nous devons réfléchir au rôle que nous voulons jouer.

Spectateur ou acteur ? Uni ou désuni ? Crédible ou folklorique ? Rassembleur ou gaulois ?

L’histoire n’est pas écrite. La pièce n’est pas jouée. Il y a un projet socialiste, faible mais consensuel. Il y de nombreux candidats potentiels. Tous issus de la synthèse du Mans ! Notre problème ce n’est pas de rallier untel ou untel. Cela certains l’ont déjà fait et cela a peu d’intérêt finalement.


La question qui est posée aujourd’hui, à quelques mois des élections, c’est plutôt de savoir comment nous pouvons créer les conditions de la victoire et quelle part nous prenons au travail de reconquête de la gauche jusqu’en 2007 ?
Car même si beaucoup de socialistes et de sympathisant de gauche partagent et ont partagé nos critiques, soutenus nos propositions, regretté que nous ne soyons pas majoritaires, ils veulent aujourd’hui unanimement battre la droite en 2007.

Certains camarades s’accrochent à l’hypothèse d’une candidature RM, dont nous savons qu’elle ne sera pas celle d’Arnaud. Qu’ils proposent alors une alternative.

D’autres camarades ont déjà appelé à soutenir untel ou untel. C’est une réalité. La majorité des militants feront un choix.
Enfin nous trouvons aussi des camarades pour nous expliquer que nous ne devons rien faire et laisser passer l’orage.

Or, le 1er débat collectif sur le positionnement du courant, suite au retrait de la candidature A Montebourg, a eu lieu lors du CA du 11 juillet. Il doit se poursuivre jusqu’à Fouras.

Nous avons un parlement, représentatif des adhérents du courant de chaque département.
Charge à chaque association de consulter les militants pour mandater celles et ceux qui pourront être présents à Fouras.

Dans les débats que nous avons déjà eu localement, une position raisonnable s’est majoritairement exprimée : il faut ouvrir un dialogue avec les candidats dont nous nous sentons les plus proches. Et dont nous pensons qu’ils sont crédibles face aux Français, par rapport à la rénovation et à la nécessité d’un profond renouvellement des pratiques dans notre démocratie.
Et ensuite, réfléchir ensemble aux conditions qui nous permettraient de prendre position pour une candidature plutôt que pour une autre.

Des discussions avaient déjà eu lieu avec Laurent Fabius, Lionel Jospin et Ségolène Royal avant que la candidature d’Arnaud Montebourg ne soit sérieusement envisagée.

Dont avec son retrait, le dialogue va reprendre. C’est le sens de l’invitation par Arnaud Montebourg de Ségolène Royal, pour sa rentrée politique à Frangy en Bresse, le 20 août.
Pour poursuivre sur le chemin des idées, de la rénovation et du rassemblement.
Car nous ne sommes ni une secte, ni un club de supporters.
Nous devons être ouverts et échanger avec toutes et tous.

Nous connaissons bien les atouts et les faiblesses des uns et des autres.

Chacun peut lire la presse, les sondages et discuter avec ses amis, ses voisins pour mesurer l’attrait ou le rejet de tel ou tel.

In fine RM prendra position, ou pas, dans cette campagne pour l’investiture du candidat du PS.
Mais en tant que militant socialiste, chacun prendra ses responsabilités.


Il vaudrait mieux le faire ensemble, en conscience afin que nos combats communs ne soient pas gâchés par une querelle de personne. Car nous le savons bien, quelque soit notre choix et celui d’Arnaud, nous serons nombreux à poursuivre le combat pour la rénovation mais sans oublier l’essentiel : faire gagner notre camp face à la droite l’année prochaine et réussir l’alternance.

Alexis Bachelay

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