31 décembre 2006

Plan contre la Précarité...



PARIS (AP) - Après ses entretiens avec les responsables de l'association des Enfants de Don Quichotte, Ségolène Royal prône dans un entretien au "Journal du Dimanche" un "vaste plan pour lutter contre la précarité" dénonçant les "annonces tonitruantes que le gouvernement a improvisé dans l'urgence".

Interrogée par l'hebdomadaire sur son soutien éventuel à un plan Marshall pour les SDF, Ségolène Royal répond que "c'est une expression". "Mais il est insupportable que, en 2006, il y ait tant de gens qui dorment dans la rue".

"Chaque hiver, on fait mine de découvrir un problème qu'on s'empresse d'oublier dès le printemps venu", dénonce-t-elle. "Et les annonces tonitruantes que le gouvernement a improvisé dans l'urgence n'y changent rien".
Pour la candidate socialiste, "la question de l'hébergement d'urgence se pose, c'est évident". "Mais plus largement, il faut un vaste plan pour lutter contre la précarité. Que la grande pauvreté existe encore dans un pays comme le nôtre, voilà le scandale!"
"D'autant plus que, en face de ces très nécessiteux, il y a ceux qui engrangent toujours plus de rendement, de profit, de stock-options", argue-t-elle.

Ségolène Royal ajoute que "la droite a fait de la précarité un principe". "Par son discours fermé, individualiste, elle ne cesse de prôner le 'chacun pour soi'", accuse-t-elle. "Il faut changer d'état d'esprit", lance la candidate, pour qui "aujourd'hui les Français se sentent seuls, abandonnés par une puissance publique qui n'assument plus ses missions de sécurité et de protection". "Ils ont peur de la précarité", dit-elle. "La peur tétanise, incite à l'inaction, au repli sur soi. Une campagne présidentielle est un formidable moment pour modifier l'image du pays et lui redonner de l'énergie".
Ségolène Royal dit avoir renoncé vendredi à venir rencontrer les responsables des Enfants de Don Quichotte, qui ont installé quelque 200 tentes au bord du canal Saint-Martin à Paris pour attirer l'attention sur le sort des sans-abris, après que ce rendez-vous eut été annoncé à la presse "un peu par hasard" par l'association.
"Probablement n'imaginait-elle pas que cette visite susciterait une telle affluence médiatique", observe la candidate, expliquant qu'elle ne voulait "pas que la présence de caméras et d'appareils photo heurte la dignité des sans-domicile fixe installés là-bas". "Mais ce qui compte c'est que nous ayons finalement pu nous parler longuement à trois reprises par téléphone et faire calmement un point approfondi", conclut-elle. AP

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