Nous demandons la loyauté..
« Nous demandons la loyauté »par Arnaud Montebourg
dans Le Parisien du 16 octobre
A la veille du premier débat entre les trois candidats socialistes, Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire et porte-parole de Ségolène Royal, s’en prend à ceux qui « déforment et caricaturent ».
Que répondez-vous aux concurrents de Ségolène Royal qui répètent qu’elle n’a rien à dire ?
Je suis frappé de la violence avec laquelle on traite la candidature de Ségolène Royal. J’y vois un procès permanent en illégitimité. Comme si la présidentielle était due à l’ancienneté des prétendants !
Vous voulez dire qu’elle n’est pas traitée comme les autres candidats ?
Elle est constamment mise en cause de façon injustifiée. C’est un procès en interdiction de se présenter. Tous ses propos sont systématiquement déformés et caricaturés au lieu d’être respectés et discutés.
Mais n’est-il pas étonnant, par exemple, qu’elle ne se prononce pas plus clairement sur la Turquie ?
Je déplore que de sa conférence de presse de quarante-deux minutes, on n’ait retenu que l’affaire turque. Elle a remis en cause l’indépendance de la Banque centrale européenne, en expliquant qu’il était nécessaire que celle-ci soit soumise - enfin ! - à des orientations définies par le politique. Elle a demandé que le pacte de stabilité soit un outil entre les mains du politique. Voilà une candidate qui tire les conséquences de la victoire du non au référendum du 29 mai 2005, expliquant qu’en position de présidente de la République elle pose les termes d’une redéfinition et d’une réorientation du projet européen, et on lui fait le procès de ne pas avoir d’opinion ? Alors là, oui, je trouve qu’il y a une grave atteinte à l’identité de sa candidature.
Et sur la Turquie ?
Elle l’a dit : elle n’est pas opposée à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, mais elle constate que des critères sont loin d’être remplis et qu’il n’est pas interdit, sur cette question, d’écouter le peuple français. Je suis toujours surpris qu’on fasse le procès à des dirigeants de vouloir écouter l’opinion du peuple. Pourquoi vouloir ouvrir le débat puisque aujourd’hui la Turquie ne peut pas entrer dans l’Union européenne ? Ce n’est pas un sujet central.
Les débats vont-ils permettre à Ségolène Royal de se faire mieux entendre ?
Nous faisons l’apprentissage d’une primaire, comme jamais nous n’en avions eue. Cela nécessite un esprit de responsabilité. Il ne s’agit pas de s’affaiblir ni de se confronter. Nous n’avons pas d’adversaire dans notre propre famille politique. Il s’agit de présenter les nuances et les différences. Nous n’avons jamais imaginé ne pas participer aux débats. Mais nous demandons la loyauté en retour. Nous ne voulons pas être en permanence obligés de restituer la vérité sur les positions politiques de Ségolène Royal.
Et si ça se passait mal ?
Ségolène Royal est une femme libre. Il est hors de question qu’elle se laisse enfermer dans la marmite de la mauvaise foi ou cette tornade hystérique dans laquelle la nouvelle coalition des éléphants vient de se constituer pour détruire sa candidature. Cela, nous ne l’accepterons pas.
Propos recueillis par Béatrice Houchard
Interview publiée par Le Parisien du Lundi 16 octobre 2006
Libellés : Arnaud Montebourg, Ségolène Royal
2 Comments:
il ne serait pas inutile que tout le monde y compris les nombreux suporters de Ségolène Royal la respectent cette loyauté
Ségolène a toujours dit qu'elle respectait tous les candidats socialistes, ne ferait pas d'attaques personnelles et s'en tiendrait au débat d'idées socialiste.
Ses partisans en font de même.
L'ennemi c'est la droite, son candidat et sa politique en 2007
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